Un article plus complet sur le retour d'Yves Zehr à la tête du groupe COOP Alsace (DNA, 08/11)
Nouveau renversement de direction et de cap, samedi au Groupe Coop, où le conseil d'administration a démis de ses fonctions de PDG Denis Fischer et nommé Yves Zehr à sa place.
« Yves Zehr a donné son accord pour revenir aux affaires »
Le conseil a ensuite demandé à l'un de ses administrateurs, Yves Zehr, 63 ans, de reprendre le poste de PDG du groupe. « Dans l'intérêt de la coopérative, Yves Zehr a donné son accord pour revenir aux affaires et a accepté ce poste », précise la société qui indique également que sa première mission sera de recruter un directeur général.
Le nouveau PDG, joint hier par nos soins, s'est abstenu de tout commentaire, réservant ses premières déclarations publiques à une conférence de presse organisée le 19 novembre. Significativement, le théâtre de cette rencontre sera un magasin, l'hypermarché Leclerc de Geispolsheim : car il semble bien qu'un des ressorts du clivage entre les dirigeants de la Coop réside dans un désaccord de fond sur la manière de prendre en considération le front de vente, les magasins eux-mêmes et leur personnel. Dans une société de commerce de détail, c'est évidemment un aspect déterminant. Au-delà, les divergences portent, semble-t-il, davantage sur des questions de valeurs que de performances de gestion. Car, sur ce dernier point, aucun reproche n'est fait au PDG sortant, d'ailleurs encore salarié du groupe.
Certes propulsée sous les feux de projecteurs violents depuis son ralliement à la centrale d'achats du groupe Leclerc, la Coop Alsace se caractérisait plutôt par la discrétion et une certaine stabilité des équipes dirigeantes dans une ambiance feutrée.
Remettre le client et le personnel au centre des préoccupations
Le vote de la mi-octobre qui avait conduit Denis Fischer aux commandes, obtenu à la faveur d'un concours de circonstances défavorable à Yves Zehr, avait déjà surpris plus d'un observateur. Et on pouvait alors s'interroger sur l'inévitable réplique à ce séisme (DNA du 14 octobre). Comme c'était prévisible, elle a peu tardé.
Sous la houlette d'Yves Zehr, l'équipe de direction a déjà annoncé quatre priorités : donner à l'entreprise un nouvel élan stratégique, adapter la Coop à son environnement actuel, remettre le client et le personnel au centre des préoccupations, faire en sorte que le personnel devienne acteur de la réussite du groupe. Reste à observer les effets de cette stratégie sur les décisions concernant le réseau des magasins de proximité. Denis Fischer avait confirmé le 18 octobre la décision de fermer dix points de vente, trois autres étant en sursis. Arbitrage révélé l'été dernier par des représentants syndicaux et qui avait suscité beaucoup de réactions négatives, notamment chez les élus locaux. La Coop Alsace justifiait alors sa décision par le fait que ces magasins représentaient moins de 1% de son chiffre d'affaires mais 4% de ses pertes.