Un article des DNA sur la conférence de presse d'Yves Zehr (20/11/2010)

Publié le par sauvons-les-coop-alsace.over-blog.com

Yves Zehr entend « remotiver » les salariés « et remettre les clients au cœur de la préoccupation de Coop Alsace ». (Photo DNA-Cédric Joubert)
La méthode Yves Zehr

     Yves Zehr, qui a repris il y a deux semaines les commandes de Coop Alsace, a annoncé hier un infléchissement de la politique du groupe. Pour mettre une fois pour toutes un terme aux turbulences que la société coopérative vient de traverser.

 

Coop Alsace a tiré les leçons des soubresauts de ces dernières semaines. C'est en tout cas le message qu'Yves Zehr a voulu faire passer hier au cours d'une conférence de presse. La première depuis sa réélection le 6 novembre dernier -après une parenthèse d'un mois- à la fonction de PDG du groupe coopératif (DNA du 8 novembre 2010).

Mettre fin aux tensions

      Le dirigeant a en effet annoncé des évolutions dans la stratégie de l'entreprise qui devraient permettre, estime-t-il, de mettre fin aux tensions qui ont éclaté au grand jour le mois dernier et qui sont en fait nées de la gestion du rapprochement avec le groupe Leclerc, le 1er janvier 2009.

« Le changement d'enseigne a beaucoup apporté à Coop Alsace, a expliqué M. Zehr. Nous avons bénéficié de conditions d'achat très avantageuses qui nous ont permis de baisser nos prix et de la puissance de feu de Leclerc ». Résultat : « Nos hypermarchés ont progressé de 10 à 30 % en 2009 ».

 

 Cela étant, si « nous (le tandem Yves Zehr, président, et Denis Fischer, directeur général, ndlr) avons bien traité le changement d'enseigne, les problèmes d'assortiment et de politique tarifaire », « nous avons laissé cohabiter deux systèmes informatiques et deux schémas logistiques qui ont généré des coûts et été à l'origine des pertes de 2009 » (-16 millions d'euros), a reconnu M. Zehr.

Dégradation de la situation

      Parallèlement, a expliqué le PDG, « nous ne nous sommes pas occupés comme il aurait fallu de ce qui fait la richesse de l'entreprise, à savoir les clients et les salariés ». C'est d'ailleurs ce qui a récemment conduit les représentants du personnel à faire usage de leur droit d'alerte.
 Face à la dégradation de la situation, « le conseil d'administration m'avait demandé dès juin dernier de revenir aux affaires », raconte M. Zehr. Car, précise-t-il, « chez nou,s le président n'a aucun rôle opérationnel ».

Votes de défiance

      Considérant qu'« à 63 ans, la page était tournée », il n'aurait pas donné suite aux sollicitations des administrateurs, réitérées « en juillet, août et septembre ». Ce serait finalement « l'annonce brutale », en octobre, de la fermeture de 13 magasins et ses conséquences en terme d'image qui aurait « conduit le conseil d'administration à demander un vote de défiance » contre Denis Fischer « et à me garder à la présidence et à la direction générale », précise le dirigeant.

Ce jour-là, « il y avait un absent et je me suis abstenu ». Résultat : quatre voix contre quatre. « Je ne voulais pas être le diviseur du conseil. J'ai donc dit que je m'en allais », explique M. Zehr. Avant de revenir sur sa position un mois plus tard, suite à la forte pression exercée par « le monde économique et financier de la région » tant auprès de lui-même que des autres administrateurs qui ont, du coup, demandé un nouveau vote de défiance le 6 novembre. « Il n'y avait pas d'absent et j'ai voté », précise M. Zehr. Denis Fischer a alors été mis en minorité (six voix contre quatre). Il a depuis quitté l'entreprise.

 

 A présent, c'est donc M. Zehr qui exerce ses fonctions. Mais « pour une durée limitée », précise-t-il. Le temps « de recruter un directeur général, de ressouder le comité de direction, de retrouver la confiance du monde économique, de motiver les personnels et de remettre le client au cœur de nos préoccupations ».

 

 Le temps aussi, précise-t-il, « de resserrer nos liens avec Leclerc dans tous les domaines », en particulier informatique et logistique, « sauf sur le plan financier et celui de la liberté d'entreprendre » car insiste-t-il, « Leclerc n'a pas pris le pouvoir à Coop Alsace ».

 

Opération dépoussiérage

    Coop Alsace va étudier « un nouveau concept qui permette de sauver les magasins de proximité », a annoncé Yves Zehr. Ces points de vente, dont une cinquantaine sur 220 sont déficitaires, seront « dépoussiérés ». « Nous allons revoir la taille des magasins, leur look, leur assortiment, leur politique tarifaire et leur merchandising afin de les remettre au goût du jour ».

 

Cette restructuration, a précisé le président, qui ne reviendra pas sur les fermetures annoncées cet été, passera par une évolution du front de vente. « Nous allons agrandir des magasins, en fermer certains et en ouvrir d'autres ». Objectif : « recréer une dynamique commerciale pour les magasins de proximité » et faire en sorte que Coop Alsace « reste le premier distributeur alsacien ».

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I
<br /> en parlant d'opération de dépoussierage, il serait bon de commencer par le conseil d'administration, revoir le management des cadres, harceleurs et agresseurs des ouvriers; ce message je l'ai<br /> entendu pendant une bonne 15zaine d'années, et il n'a rien apporté; si la coop se casse la figure ce sera grace à ses dirigeants!!<br /> <br /> <br />
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